Depuis l’apparition des micro-ondes, beaucoup de gens ne peuvent plus s’en passer pour réchauffer leur nourriture. Bien que cette tendance soit courante et très pratique, il semblerait toutefois que ce procédé ne soit pas toujours bon pour la santé. En effet, une étude vient de démontrer que les plastiques employés pour les boissons et plats préparés à réchauffer étaient nocifs pour la santé, notamment pour les plus jeunes. Détails.
La nourriture réchauffée au micro-ondes : une source avérée de microplastique
L’utilisation du four à micro-ondes pour réchauffer ses aliments a toujours été un sujet de controverse auprès des scientifiques. Selon eux, cette pratique ne serait simplement pas bonne pour la santé et le bien-être des hommes. Récemment, une étude dirigée par le doctorant de l’Université du Nebraska, Kazi Albab Hussain, vient renforcer cette hypothèse.
En effet, d’après cette recherche publiée dans la revue l’American Chemical Society le 21 juin 2023, le conteneur alimentaire peut dégager des microplastiques une fois réchauffé au micro-ondes. Ces particules peuvent ensuite se mélanger à la nourriture et risquent d’engendrer des conséquences néfastes une fois ingérées à grande dose.
Il convient toutefois de noter que ces microplastiques sont présents pratiquement partout à présent. Les études concernant leurs impacts sont encore peu nombreuses, mais de plus en plus de recherches se tournent vers ce domaine. Voilà la raison pour laquelle Kazi Albab Hussain, s’est particulièrement penché sur ce sujet depuis 2021.
L’étude concerne principalement les emballages de nourritures pour bébé en polypropylène et en polyéthylène. Les chercheurs ont constaté qu’après un passage au micro-ondes, ces conteneurs peuvent présenter jusqu’à 2 milliards de nanoparticules de 4 millions de microparticules par centimètre carré de surface plastique.
D’après ces experts, ce taux est loin d’être rassurant. Par ailleurs, d’autres expérimentations ont révélé que ces emballages peuvent aussi dégager des particules de plastiques, même sans chauffage. Cela concerne les aliments conservés à température ambiante ou au réfrigérateur à plus de 6 mois.
Un énorme risque pour les plus jeunes enfants selon les experts
En exploitant ces résultats, les chercheurs ont pu déterminer le taux d’exposition des jeunes enfants de ces particules plastiques. Pour ce faire, ils ont utilisé une modélisation statistique en tenant compte de la proportion d’aliments exposés à ces éléments ainsi que de l’âge et du poids du sujet. Une phase d’expérimentation avait ensuite été initiée dans ce sens.
Durant cette étape, Kazi Albab Hussain s’est tourné vers la chercheuse en biologie de l’Université du Nebraska, Svetlana Romanova. Leur objectif était de cultiver des cellules rénales embryonnaires, destinées à être exposées au même dose de particules qu’un nourrisson pourrait ingérer normalement en fonction du temps.
Après deux jours d’essai, l’équipe a constaté un taux de mortalité largement supérieur aux recherches précédentes. La majorité des cellules rénales exposées à forte concentration de particules de plastique avait péri au cours de l’expérience. Seuls 23% d’entre eux avaient pu survivre à cette exposition.
Bien que cette différence puisse choquer plus d’un, tout peut toutefois s’expliquer clairement selon ces chercheurs. D’après eux, les études précédentes se focalisaient principalement sur des particules de polypropylène larges. Celles-ci ne présentaient qu’une faible probabilité de pénétration à l’intérieur des cellules.
La recherche initiée par Kazi Albab Hussain et son équipe, en revanche, se penchait sur le polypropylène et le polyéthylène. Comme évoqué plus haut, leur expérience montre que ces deux plastiques pouvaient dégager environ 1000 fois plus de nanoparticules que des microparticules. Des éléments nocifs tout à fait aptes à pénétrer les tissus cellulaires.
La nécessité d’autres recherches pour confirmer les craintes des scientifiques
A ce stade, il faut encore effectuer d’autres études plus poussées pour confirmer les résultats précédemment observés, notamment avec d’autres types de plastiques alimentaires. Les études sur les véritables impacts de ces particules sur la santé doivent aussi être approfondies.
Dans tous les cas, le doctorant Kazi Albab Hussain estime que ces recherches sont déjà un bon début pour alarmer la population et les institutions compétentes. Selon lui, l’industrie alimentaire devrait effectuer plus d’efforts de transparence sur ce que les consommateurs ingèrent dans leurs produits.
Pour sa part, présenter la quantité de calories, la teneur en sucre, et les divers nutriments sur les emballages des aliments industriels ne suffit plus. Il faut aussi que les gens sachent combien de micro et de nanoplastiques ils doivent ingérer en consommant ces produits. Cette initiative requiert cependant une démarche globale comme pour toute étude sur la santé publique.
Mis à part cette transparence, il convient également d’informer le public sur les risques que peuvent engendrer ces particules de plastiques. Cette compréhension doit tout autant être une priorité qu’il est nécessaire de connaître les impacts des nutriments et des calories sur le corps humain. Les études scientifiques comme celle de Hussain et de son équipe peuvent aider dans cette perspective.
Pour l’heure, ces conclusions ne sont pas encore absolues. En attendant d’autres résultats scientifiques, Kazi Albab Hussain préconise le développement de plastiques alimentaires plus sains. L’objectif étant notamment de trouver des polymères qui puissent dégager moins ou pas du tout de particules de plastiques dans la nourriture.
En résumé
La nouvelle étude de Kazi Albab Hussain et de son équipe sur les impacts des nanoparticules de plastiques sur la santé vient de tomber. On pouvait s’en douter, si les aliments naturels comme la nigelle, l’amlou, la carotte ou la cannelle sont bons pour la santé, il n’en est pas de même du plastique ! Les recherches de ces scientifiques se sont tournées particulièrement vers le polypropylène et le polyéthylène, sachant que la majorité des emballages d’aliments pour bébé en sont constitués. Il s’avère alors que ces plastiques, une fois passés au four micro-ondes, dégagent plus d’un milliard de nanoparticules de plastique, capables de s’infiltrer dans les tissus cellulaires. Avec l’aide de la biologiste Svetlana Romanova, Hussain a ensuite pu démontrer les impacts de ces éléments sur le corps. Ensemble, ils ont constaté qu’une forte concentration de ces particules de plastiques pouvaient tuer 77% des cellules rénales exposées. Des résultats inquiétants qui se présentent comme un signal d’alarme pour la santé publique. Ces recherches nécessitent toutefois encore d’autres études complémentaires et plus poussées. Néanmoins, des efforts de transparence et dans le développement d’autres polymères moins nocifs peuvent déjà être effectués pour préserver la santé des consommateurs, notamment des plus jeunes.